Les communes seraient, nous dit-on, le premier étage de la
démocratie… une jolie légende. Si les élus municipaux sont en effet les
élus les moins éloignés de la population, les Conseils municipaux des
grandes villes ne sont qu’une chambre d’enregistrement : tout est décidé
ailleurs, les dossiers y arrivent ficelés. A de très rares exceptions
près, le groupe majoritaire se contente de voter en bloc et sans débat
au nom de la « solidarité majoritaire »... Quant aux groupes
d’opposition, ils ne polémiquent que sur les sujets annexes mais
partagent les fondamentaux. Rares sont les éluEs qui imposent le débat
en combattant les politiques libérales comme le font les éluEs NPA. Ce
n’est que quand la population s’invite dans les Conseils pour faire
entendre ses revendications que la vraie vie s’y engouffre !
Mais ce n’est en rien spontané. Car si officiellement les conseils
municipaux sont publics, il faut être sacrément motivé pour y assister,
en n’ayant aucun moyen de maîtriser ce qui y est discuté (quand
discussion il y a !) et en étant contraint au silence puisque le public
n’a qu’un seul droit : écouter et se taire. Mais parfois, la simple
présence des premiers concernés par les sujets traités dans le Conseil
municipal peut changer la donne pour peu qu’une ou un élu se fasse
l’expression des exigences sociales, démocratiques, de la population.
C’est cela que les éluEs NPA ont fait chaque fois que possible dans
les conseils, c’est ce que nous aspirons à faire dans les prochains
conseils municipaux avec des élus anticapitalistes indépendants pour y
faire entrer la contestation et les exigences populaires, malgré le
corsetage actuel d’une « démocratie » vidée de tout contenu et dont la
seule fonction est de se protéger de la population.
Aussi, nous nous battons pour l’instauration d’une véritable
démocratie : le pouvoir de décision et de contrôle pour la population et
ses représentants que ce soit pour l’élaboration du budget, le choix
des investissements, des équipements, etc. Nous revendiquons le droit
pour toutes et tous de se mêler de tout ce qui nous concerne, de
débattre et décider ! C’est aux salariéEs, aux jeunes, aux chômeurs, aux
retraitéEs, aux mères et pères de famille de s’organiser pour faire
entendre leurs besoins, leurs droits, imposer leur légitimité.
Isabelle Ufferte